Systèmes agrairesPosté par opdecamp 06 août, 2013 15:51La notion d'utilisation d'un terrain a
été abordée dans sa dimension spatio-temporelle à l'échelle
paysagique du système agraire en relation avec l'échelle inférieure
du système de culture (voir post 28).
De
manière plus formelle, la FAO (1) a défini le type
d'utilisation
comme "un
ensemble de spécifications techniques dans un contexte physique et
socio-économique donné" au
sein de chaque catégorie
principale
prise elle comme "une
grande subdivision de l'utilisation du territoire rural, telle que
l'agriculture irriguée et non irriguée, les pâturages, la
sylviculture ou les loisirs."
Eurostat (2) reprend la notion de la FAO et distingue l'utilisation
et l'occupation du sol comme suit:
"- l’occupation
des sols
fait
référence à leur couverture biophysique (cultures, herbe, forêts
de feuillus ou zones construites);
-
l'utilisation
des sols,
renvoie à leur utilisation socio-économique (par exemple,
agriculture, sylviculture, utilisation à des fins récréatives ou
résidentielles)."
ROUDART (3) utilise respectivement les
termes de "couverture" et "usage" des terres dans
les mêmes acceptions. Les études SAGE (4) et GTAP (5) distinguent 7
catégories principales d'utilisation, sous la dénomination de types
de couvertures ou d'usages
(confondus car établis d'après des données satellitaires).
ROUDART en reprend les proportions respectives au niveau mondial, en
% des terres émergées comme suit:
- infrastructures urbaines et autres
(1%);
- terres cultivées (11%);
- prairies et pâturages permanents
(21%);
- zones herbeuses (10%);
- zones arbustives (7%);
- forêts (34%);
- autres (16% - roches, eaux, etc.)
Certaines catégories sont floues ou
prêtent à confusion comme les zones herbeuses et arbustives ou
encore la catégorie "autres".
Au niveau plus précis des types
d'utilisation, la FAO (1) définit les données qui en permettent la
distinction, entre autres:
- l'orientation de la production
(cultures, bétail, bois d'oeuvre, etc.), des services de loisirs ou
de conservation de la nature (services écosystémiques);
- le niveau de capital et de main
d'oeuvre;
- les sources d'énergie et moyens
technique (niveau et types d'intrants, etc.);
- l'orientation du marché (commercial,
subsistance);
- etc.
ROUDART (3) rapporte également la
prise en compte par l'étude GAEZ (6) des mêmes données pour
distinguer des types d'utilisation selon 3 niveaux d'intrants et de
gestion d'exploitation.
Enfin, voici quelques exemples
d'énoncés de types d'utilisation cités par la FAO (1):
- "cultures
annuelles non irriguées d'arachides (cultures de rapport) + maïs
(cultures de subsistance) par des petits exploitants disposant de
ressources de capital limitées et faisant appel à des animaux de
trait et à un fort coefficient de main-d'oeuvre sur des propriétés
de 5 à 10 hectares";
-
"production commerciale de blé sur de vastes propriétés
foncières, avec un fort coefficient de capital, un faible
coefficient de main-d'oeuvre et un niveau élevé de mécanisation et
de biens de production";
- "élevage
extensif avec un coefficient de capital et de main-d'oeuvre moyen sur
des terres détenues et administrées par les services centraux d'une
institution gouvernementale";
-
"plantation
d'essences de résineux exploitées par le département des forêts
du gouvernement, avec un fort coefficient de capital, un faible
coefficient de main-d'oeuvre et des techniques modernes";
-
"parc
national à des fins de loisirs et de tourisme";
J'en ajouterais quelques autres comme
suit (7):
- Exploitation traditionnelle de
cultures vivrières variées regroupant la plupart des parcelles de
cultures annuelles ou bisannuelles, au sein de fermettes dont la
production est auto-consommée par l'exploitant et sa famille à plus
de 75%. L'utilisation d'engrais minéraux et de pesticides de
synthèse est exceptionnel;
- Pâturage à bovins constitué d'une
végétation broutée par du bétail et pouvant comporter des
jachères herbacées de longue durée;
- Exploitation pluriannuelle de
graminées fourragères en fauche, pour l'alimentation du bétail,
sous régime de stabulation partielle. Les graminées sont en
rotation avec une culture de rente ou autre dont la durée
d'occupation des parcelles ne dépasse pas 25% du temps (1 an sur 4
par exemple). Une fumure et/ou un amendement régulier sont
aplliqués. L'élevage est de type laitier et orienté vers le marché
régional;
- Plantation industrielle de palmiers à
huile en grands blocs de plusieurs hectares, entretenus et récoltés
par une main d'oeuvre contractée. La production d'huile est orientée
vers le marché mondial. Une fertilisation minérale et une
protection par pesticides de synthèse sont régulièrement
pratiqués.
-----
(1) FAO; 1976. Cadre pour l'évaluation
des terres. Bulletin pédologique n°32 (64pp).
(2) Eurostat. Occupation des sols,
utilisation des sols et paysages.
(3) Laurence Roudart; 2009. Terres
cultivables et terres cultivées: apports de l'analyse croisée de
trois bases de données à l'échelle mondiale. PDF sur le web.
(4) Centre for sustainability and the
global environment (SAGE). Global land use data.
(5) Chad Monfreda, Navin Ramankutty and
Thomas W. Hertel; 2008. Global agricultural land use data for climate
change analysis. GTAP Working Paper, n° 40. PDF sur le web.
(6) Günther
Fischer, Harrij
Van Velthuizen, Mahendra Shah and
Freddy
Nachtergaele; 2001. Global
Agro-ecological Assessment for Agriculture in the 21st Century:
Methodology and Results, IIASA. Site web GAEZ.
(7) Luc Opdecamp; 1993. Cadre pour
l'analyse des systèmes agraires tropicaux humides. Academia
(Louvain-la-Neuve).
Systèmes agrairesPosté par opdecamp 01 août, 2013 15:17BASZYNSKI (1) présente en l'annexe 4
de sa thèse (pages 370 et suivantes) une analyse de l'agriculture
franc-comtoise qui permet d'illustrer les échelles agrogéographiques
proposées pour cadrer les systèmes agraires. La région concernée
est localisée dans la figure 1.
Figure
1: La région de F-C
(en rouge) est située en France, en Europe occidentale. Source: wikimedia.org
Les 3 cartes de la figure 2
ci-dessous montrent des similarités de gradient altitudinal des
précipitations, du relief et des essences forestières dominantes.

Figure
2:
Répartition des précipitations, du relief et des essences
forestières dominantes Source web des documents:
Opération "Ettaoun" dole-douze
On pourrait distinguer 2 zones
écoclimatiques représentées dans cette région montagneuse et
forestière:
- celle du haut-pays dont
l'altitude est > 500 m (teinte beige dans le relief à la figure
2) et les précipitations annuelles > 1100 mm;
- celle du bas-pays (teinte
verdâtre dans le relief à la figure 2) dont l'altitude et
les précipitations sont inférieures.
A ces 2 zones écoclimatiques
correspondraient respectivement aussi 2 systèmes agroécologiques
(SAE): le système sylvopastoral, décrit comme un "Haut-Pays
d'élevage extensif, forestier et cloisonné"
et le système agroforestier, décrit comme un "Bas-Pays
ouvert à la culture céréalière"
(BASZYNSKI), et dont des "extraits" sont reproduits à la
figure 3.

Figure
3:
Illustrations photographiques d'un fragment du système
sylvopastoral du haut-pays à gauche (source:
questmachine.org/Patrimoine_du_Haut_Jura) et d'un fragment du système agro-forestier du bas-pays à droite
(source: mes-ballades.com)
Dans une région au relief plutôt
accidenté et à géologie variée, un grand nombre d'entités
géomorphologiques peuvent être distinguées et autant d'unités
paysagères reprises dans la thèse de BASZYNSKI
telles que reproduites à la figure
4.

Figure
4:
Unités paysagères (correspondant aux unités
géomorphologiques).
Source: Thèse BASZYNSKI, page 374 (1)
Les 2 SAE considérés se subdivisent
donc chacun en plusieurs entités géomorphologiques au sein
desquelles les systèmes agraires ont émergés. Une ébauche
de ces systèmes agraires peut en être proposée sur base des
descriptions de BASZYNSKI,
mais très fragmentaire par manque de données sur la
distribution des utilisations dans les terrains de chaque entité et
sur la nature de ces terrains (notamment leurs propriétés de
fertilité endogène).
BASZYNSKI
distingue ainsi pour ce qui est identifié ici comme le 1er SAE,
sylvopastoral du Haut-Pays:
- dans le massif jurassique de l'Est,
(I) une alternance de "prairie dans les vaux et de forêt sur
les monts", (II) "une agriculture d'openfield
herbager" à "faible
présence de forêt" au
Nord des Seconds Plateaux, tandis qu'à leur Sud, (III) une
prédominance de bois sur "des espaces semi-bocagers",
(IV) à nouveau un openfield bocager à forte densité forestière au
Nord des Premiers Plateaux, tandis que de leur centre au Sud, (V)
"des espaces bocagers empierrés".
- dans la Petite Montagne au Sud, (VI)
"une dualité d'espaces agricoles très enfrichés et
d'espaces d'openfield".
- la Bordure Jurassienne, dans le
Revermont, en transition avec le SAE du Bas-Pays, se caractérise par
(VII) l'existence d'espaces de viticulture illustrés dans la figure
5.
- au Nord, (VIII) les Vosges comtoises
sont presque totalement forestières à faible composante de pâtures
sur de fortes pentes et coupes sommitales pour un élevage très
extensif tandis que (IX) dans la Vôge "des espaces agricoles
organisés en petites clairières" sont en partie reboisés.

Figure
5: Systèmes agraires
à composante viticole (VIII) dans l'entité de la Bordure
Jurassienne. Source photos: interfrance.com
Dans le 2ème SAE, agroforestier du Bas
Pays, se distinguent d'autres entités géomorphologiques d'où
émergent des systèmes agraires brièvement décrits comme suit:
- (X) dans l'avant pays, "entre
le Doubs et l'Ognon, un relief perturbé alterne avec des dépressions
marneuses où l'agriculture est cloisonnée dans de petites
clairières".
- (XI) dans les plateaux calcaires
centraux, incisés par la Saône et l'Ognon, le relief devient
vallonné et plusieurs systèmes agraires (agroforestiers) se
succèdent d'Est en Ouest selon l'importance relative d'un openfield
céréalier qui s'installe progressivement pour dominer sur les
plateaux de l'Ouest "sur de vastes espaces plans"
(voir figure 6).
- (XII) les zones sous-vosgiennes au
Nord des plateaux et de l'Avant-Pays, offrent "une alternance
de larges plaines alluviales, de dépressions marneuses et de
collines calcaires ou gréseuses" dans lesquelles sont
différenciés des systèmes agraires toujours de type bocager mais
plus ouverts à l'Ouest (Pays d'Amance).
- Au Sud des plateaux, les systèmes
agraires (XIII) se distinguent par des openfield selon leur densité
forestière.

Figure
6: systèmes agraires
agrocéréalo-forestier (XI) du Bas-Pays. A gauche, plateau céréalier
(source: cartesfrance.fr/Onay). A droite, openfield de l'avant-pays (source:
cartesfrance.fr/Vieille-Loye)
BASZYNSKI
conclut que les nombreux paysages agraires dérivent des empreintes
physiques (entités géomorphologiques) et sociales (systèmes
agroécologiques et agraires) de la région.
----
(1) BASZYNSKI,
S.; 2005. Evolutions récentes de l'agriculture française: analyse
géographique des grandes tendances régionales, le contrat
territorial d'exploitation (CTE). Université de Franche-Comté,
thèse de doctorat en géographie.






Systèmes agrairesPosté par opdecamp 01 juil., 2013 16:01La notion de système
agraire des géographes se rapporte plutôt à celle des "structures
agraires" et leur expression spatiale au niveau du paysage
selon les
"Mots de l'agronomie" consultés ce jour
(http://mots-agronomie.inra.fr/mots-agronomie.fr/index.php/Système_agraire
). Selon la même source, la notion de système agraire reprise plus
tard par les agro-économistes insiste quant à elle plutôt sur les
interactions réciproques entre les éléments relevant d’une part
de "l’écosystème cultivé" et d’autre part du
"système social productif". Tant les géographes que les
agro-économistes évoquent l'existence de relations avec la
fertilité des sols mais elles restent implicites, si bien qu'en
définitive, un système agraire en devient pratiquement considéré
comme isotrope
en ce qui concerne la fertilité endogène des terrains qui le
composent.
Les
échelles d'analyse proposées d'après COCHET (1) ou MAZOYER et
ROUDART (2) vont de l'analyse phytotechnique au niveau parcellaire
(système de cultures) ou zootechnique au niveau du troupeau (système
d'élevage) à une analyse microéconomique au niveau l'exploitation
agricole dans son ensemble (système de production, "farming
system") pour aboutir à une analyse micro-macroéconomique au
niveau du système agraire proprement dit. Mais ce dernier niveau est
très vaste puisqu'il peut s'étendre à toute une région voire tout
un pays.
Les
géographes, comme BASZYNSKI (3), considère cependant que "l'échelle
régionale ne donne que des grandes indications de cadrage et
présente des comparaisons qui restent à un niveau très général".
C'est une échelle insuffisante pour comprendre la diversité
infra-régionale des dynamiques agraires. Insuffisante également
comme l'évoque JOUVE (4) pour tenir compte de l'hétérogénéité
spatio-temporelle, des différences de potentialités agricoles et de
la diversité associée des densités de population. Ces
insuffisances de l'échelle régionale d'analyse agraire peuvent
aussi condamner à l'échec et aux conflits toute réglementation
agraire et foncière nationale ou régionale, ainsi que compromettre
les chances de réussite de projets de développement non modulés ou
à trop large champ d'action comme l'a montré dans la passé les
"éléphants blancs".
J'en
viens donc à proposer les échelles agrogéographiques
complémentaires de la figure 1, ci-dessous.

Figure
1:
Positionnement du système agraire au niveau d'un emboîtement
d'échelles agrogéographiques.
Dans
cette perspective, partant du monde subdivisé en grandes régions
géographiques comme le Sud-Est asiatique, l'Europe occidentale ou
l'Afrique subsaharienne par exemples, se distinguent, pour chacune
d'entre-elles, les emboîtements successifs:
-
des
zones écoclimatiques:
selon les régimes d'humidité et de température et les grandes
formations végétales représentatives (forêt ombrophiles, forêts
trophiles et savanes, etc.). Et pour chacune d'elles;
-
des
systèmes agroécologiques:
combinaisons de modes de gestion socio-économique des terres selon
leurs propriétés climatiques et les types de végétation. Et pour
chacun d'eux;
-
des
entités géomorphologiques:
combinaisons de traits géologiques et morpho-topographiques avec les
spécificités pédologiques correspondantes. Et pour chacune
d'elles;
-
des
systèmes agraires:
organisations spatiales spécifiques et continues de zones rurales
par associations paysagères de terrains avec des utilisations
spécifiques. Et pour chacun d'eux;
-
des
systèmes de productions:
organisations micro-économiques des exploitations agricoles
constitutives. Et pour chacun d'eux,
-
des
systèmes de culture et/ou d'élevage:
ensembles des pratiques phytotechniques au niveau des parcelles et/ou
zootechniques au niveau du/des troupeaux.
-----
(1)
COCHET, H.; 2012. The system agraire concept in francophone peasant
studies. Geoforum, 43 (1): 128-136.
(2)
MAZOYER, M. et L. ROUDART; 2002. Histoire des agricultures du monde.
Seuil.
(3)
BASZYNSKI, S.; 2005. Evolutions récentes de l'agriculture
française: analyse géographique des grandes tendances régionales,
le contrat territorial d'exploitation (CTE). Université de
Franche-Comté, thèse de doctorat en géographie.
(4)
JOUVE, P.; 2006. Le jeu croisé des dynamiques agraires et foncières
en Afrique subsaharienne. Colloque international "Les frontières
de la question foncière - At the frontier of land issues".
CNEARC,
Montpellier.

Systèmes agrairesPosté par opdecamp 03 juin, 2013 15:26Terrain
allique en pâturage naturel au Bututsi-Burundi (à gauche) et Terrain
eutrique de marais en culture vivrière sur billons de drainage (Rwanda).


Systèmes agrairesPosté par opdecamp 03 juin, 2013 11:51La notion centrale de
terrain proposée ici pour les systèmes agraires n'est pas commune,
ou en tout cas pas classique. Cette dernière
est essentiellement d'ordre socio-économique et ignore l'existence
des relations (déterministes) entre les propriétés inhérentes des
terres/terrains spécifiques (fertilité des sols, drainage, topo,
etc.) et leurs utilisations agricoles. Or, ces relations sont
essentielles pour comprendre les contraintes de fertilité des sols
qui entrent en jeu dans les choix d'utilisations agricoles. De plus,
elles sont à même de fournir des éléments de structuration
géographique aux SA.
Quand on évoque la fertilité (des
terres) dans la notion classique de SA, il s'agit essentiellement de
la fertilité exogène des sols, à savoir les niveaux et types de
fertilisation ou d'amendements appliqués. Cette fertilité exogène
est plutôt une caractéristique du type d'utilisation et non de la
nature du terrain. C'est cette dernière qui détermine la fertilité
endogène des sols et qui peur présider à la répartition
géographique et paysagère des grands types d'utilisation.
Mais il est difficile d'évaluer cette
fertilité endogène même à partir des cartes ou données
pédologiques, pour les pédologues et à fortiori pour les
ingénieurs ou "bioingénieurs » socio-économistes qui
monopolisent souvent le sujet des SA. Il y a donc des lacunes à
combler, des portes à ouvrir.
J'ai proposé à cet égard les
propriétés les plus déterminantes des utilisations dans une
typologie des terrains particuliers pour les tropiques humides (1):
- organique (anaérobiose
prolongée et déficiences minérales),
- roxitique (déficit en
eau et limitation du développement racinaire),
- allique (forte acidité
et toxicité aluminique pour nombreuses espèces),
- plasticique
(imperméabilité),
- salinique (pression
osmotique excessive),
- carbonatique
(déficiences possibles en K, P et oligoéléments),
- arénique (déficit
d'eau lors de sécheresse?),
- andique (bonne
disponibilité générale en éléments minéraux),
- eutrique (disponibilité
générale modérée en éléments minéraux) et
- tropique (faible
disponibilité générale en éléments minéraux).
On peut discuter les termes, les
adapter à une typologie mondiale ainsi qu'améliorer ou compléter
cette ébauche typologique. Mais il faut que les types restent
facilement identifiables et représentatifs dans les paysages, car
sinon les relations sols (terrains) avec les utilisations ne seront
pas perceptibles. Il faut aussi admettre qu'il existe des
utilisations agricoles très "plastiques" comme
l'oléiculture dans le bassin méditerranéen.
------
(1) OPDECAMP, L.; 1993. Cadre pour l'analyse des systèmes
agraires tropicaux humides. Ed. Academia, Louvain-la-Neuve. 86 p.
Systèmes agrairesPosté par opdecamp 14 mai, 2013 13:39
Pour les membres de réseau LinkedIn, rejoignez le groupe du
Forum des défis et dynamiques agraires. C'est un groupe ouvert.

Systèmes agrairesPosté par opdecamp 09 mai, 2013 11:10L'enjeu global du défi
alimentaire 2050 dans la bonne connaissance des SA et des conditions
de leur organisation peut-être illustré aussi par l'épuisement des
réserves en minerai phosphaté à contrario cette fois du scénario
AGO d'intensification poursuivie de l'agriculture. Arte-TV y a
consacré le 2 mai dernier une émission:
http://future.arte.tv/fr/sujet/lindispensable-phosphore
Ici, c'est le scénario AG1 qui
pourrait présenter certains avantages potentiels. Dr Philippe
Hinsinger, spécialiste en écologie du sols, y évoque notamment les
potentialités de certaines variétés « rustiques » ou
d'espèces capables d'utiliser plus efficacement que d'autres le
phosphore « naturel » du sol. Il est bien connu par
ailleurs que le théier est doté de cette faculté dans les sols
très acides où le phosphore est lié à l'aluminium. Ce dernier
élément est toxique pour de nombreuses espèces mais le théier y
est insensible par sa faculté de d'accumuler cet aluminium et donc de bénéficier du phosphore absorbé avec lui.
Systèmes agrairesPosté par opdecamp 05 avril, 2013 09:11
Les
termes «terrain» et «utilisation» sont les concepts basiques
proposés ici pour un système agraire. En quoi ces termes sont-ils
proches ou compatibles avec ceux de «champ», de «parcelle» ou de
«pièce» tels que définis dans les «Mots de l'agronomie»
consultés ce jour?
Le champ se rapporte à une donnée cyclodynamique et
aux paramètres socio-économiques au niveau d'une exploitation
agricole: une culture, une espèce pure ou en mélange ou une variété
spécifique dans un périmètre délimité durant son cycle de
production. Par extension, il en va de même pour une plantation, un
verger et un boisement. La parcelle et la pièce se rapportent quant
à elles à une donnée foncière, géospatiale, mais toujours à
l'échelle d'une exploitation agricole (ou forestière). Il sagit
d'autant de termes de référence micoéconomique.
Le terme terrain proposé dans un système agraire se
rapporte lui à des propriétés géospatiales spécifiques de type
pédologique, topographique, hydrologique, etc. Mais, le terrain
dépasse le cadre microéconomique de l'exploitation agricole
individuelle et se situe à l'échelle paysagique et socio-économique
locale ou régionale. Le terrain se distingue donc dans un cadre
agroécologique donné par des propriétés qui lui sont inhérentes.
Un terrain peut-être fragmenté dans l'espace au gré des
discontinuités de ses propriétés dans une aire géographique:
interruptions par vallées, dépressions, affleurements rocheux ou de
nappe phréatique, ruptures de pente ou entrecoupage par tout autre
terrain du même système agraire.
L'utilisation (agricole/forestière) d'un «terrain» se
réfère au même cadre que ce dernier, à un niveau paysagique local
ou régional. Elle dépasse donc largement le cadre microéconomique
d'un champ comme tout comme le terrain dépasse celui d'une parcelle
ou d'une pièce. Par rapport à un champ, l'utilisation couvre aussi
un plus large spectre du temps. Elle est polyclique et se réfère à
plusieurs espèces qui se succèdent dans le temps comme une
rotation. Plusieurs champs dans les exploitations, voire tous leurs
champs et même leurs plantations, peuvent faire partie d'une seule
utilisation dans certains cas, lorsqu'un seul terrain est identifié
dans toutes ces exploitations du système agraire considéré.
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